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Un récital de Bharata Natyam
mardi 4 octobre 2016, par
Bharata Natyam est une appellation relativement récente qui signifie danse théâtre de l’Inde. Bharata est le nom d’un sage qui aurait, à la demande du Créateur, conçu un spectacle total pour réjouir les dieux et les hommes, tout en les instruisant. Les dieux en furent si satisfaits que le roi des danseurs, Shiva et son épouse Parvati lui révélèrent les secrets de leur danse dans leurs aspects masculins et féminins. Bharata est aussi le nom d’une antique tribu et symbolise l’Inde entière. Selon une étymologie fantaisiste, le mot lui-même évoquerait la danse :
– Bha- : bhava, émotion, expression
– Ra- : raga, mode musical
– Ta- : tala, cycle rythmique
Ce style de danse s’est développé dans les temples du sud de l’Inde, essentiellement au Tamil Nadu, dans les régions de Tanjore, Madras, Chidambaram.
Il s’est transmis et a évolué au cours des siècles grâce à un enseignement oral dispensé aux devadasis, les « servantes des dieux », affectées au service d’un temple.
Elles pratiquaient leur art au quotidien, lors des fêtes religieuses, ou encore à la cour des rois. Aujourd’hui, cette danse est devenue un art de scène, tout en gardant son caractère dévotionnel. Elle est traditionnellement exécutée en solo par un danseur ou une danseuse.
Un récital se déroule comme un voyage à travers une suite de danses, organisées selon une progression dans le contenu rythmique et émotionnel, qui culmine avec le « tillana », fantaisie brillante et joyeuse. Un chant dévotionnel (bhajan), ou une prière d’action de grâce (mangalam), concluent généralement, dans un sentiment de recueillement et de paix.
L’émotion dominante est l’Amour : amour maternel et filial, amour entre frères ou amis, relations entre un homme et une femme suggérées avec de subtiles nuances à travers les différents caractères d’amoureuses (naïka), enfin amour du dévot pour son dieu : les grandes expériences d’une vie humaine.
S’associe à la danse le style de musique classique maintenu dans le sud du pays : la musique carnatique.
La musique vocale comprend, pour la danse pure, des syllabes scandées (les bols), et les notes de musique chantées (svaras) ; pour la danse narrative, les textes de la tradition poétique et religieuse sont chantés dans différentes langues de l’Inde.
L’orchestre se compose de la tampura (basse continue), du chant, d’un tambour (mridangam), d’une flûte, de la vina ou du violon (cordes) et des talams, petites cymbales tenues à l’origine par le maître de danse, qui jouent les sons produits par les pieds nus des danseurs, eux-mêmes percussions rehaussées par les clochettes de chevilles. Le dessin sonore des talams dialogue dans la danse pure avec les bols scandés par le maître ou les notes de musique chantées par le chanteur ou la chanteuse. Le jeu des talams est essentiel et le maître joue ainsi le rôle de chef d’orchestre. La musique originale est enregistrée en studio en Inde avec les musiciens, après l’élaboration des chorégraphies, elles-mêmes originales.
La danseuse présente ses danses, le spectacle devenant alors poème ou conte.
Il dure de une heure à une heure trente.