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Transmettre

samedi 1er octobre 2016, par josiane

En Inde, la tradition des maîtres est nommée « Guru parampara ».
(« guru » vient de « gu- » : ténèbres. Guru : le maître, celui qui apporte la lumière à l’esprit obscurci. Une autre racine est aussi évoquée : « gur- » : élever. Param-para : l’un après l’autre, Param parâ- : série ininterrompue, succession, continuation, tradition)

Pendant des générations, remontant le cours du temps, la connaissance s’est transmise de maître à disciple. Nous avons cité nos maîtres :

- Le yogi Babacar Khane a été le disciple de Paramahansa Yogananda, lui-même disciple de Sri Yukteswar.

 Guru M.K. Saroja a été disciple du grand Muthukumara Pillai de kattumanar Koil, près de Chidambaram.

 Guru Sucheta Chapekar de Parvati Kumar à Mumbai et de guru Kittapa de Tanjore.

Le maître connaît son disciple et sait exactement quoi lui enseigner ou ne pas lui enseigner. L’enseignement n’a pas une forme conventionnelle et déborde le cadre d’un cours. Il peut aussi bien se vivre dans la rue, dans un marché, un temple, à la maison. Il procède par intuition, par flash parfois et n’est pas forcément lié à la durée de la rencontre. Il suppose un respect, un amour et une confiance mutuelle totale. J’ai eu la chance de vivre cette extraordinaire relation avec Guru Saroja, qui a bouleversé ma vie et reste, malgré l’éloignement, la source première de mon inspiration.

J’ai eu la chance aussi de vivre de nombreux mois dans la famille de Guru Sucheta et de partager son quotidien. La regarder vivre est en soi un superbe enseignement de courage et de noblesse. Poésie, imagination, immense savoir et passion de la danse.

L’enseignement du yoga nous a été transmis collectivement, mais yogi Khane nous connaît bien et sa créativité, sa simplicité, sa bonté et la force spirituelle de sa présence stimule régulièrement notre inspiration.

Le but du maître est que l’élève développe au mieux ses capacités et trouve sa propre liberté. En ce sens, tous nos enseignants nous ont marqués à leur manière et ont aussi été nos maîtres à commencer par nos parents. Plus largement, un livre, une musique, un tableau, un monument, un animal ou un paysage peuvent devenir maîtres à leur tour.

Dans nos cours, nous privilégions l’enseignement individuel et les petits groupes.

Les cours de yoga sont néanmoins en général collectifs, sans que des groupes de niveau ne soient nettement définis, l’horaire et le lieu déterminant souvent le choix des élèves aux emplois du temps parfois lourds. Chacun va à son rythme, la qualité de présence et le développement de la conscience l’emportant sur la forme de la posture.

Pour la danse, j’essaie autant que possible d’encourager l’enseignement individuel, tel que je l’ai reçu. Les cours sont ouverts à tous et tous peuvent en retirer de la joie, mais les demandes et les possibilités aussi sont très différentes. Certains recherchent davantage l’aspect philosophique, poétique ou culturel. Certains sont musiciens, d’autres moins. Certains aiment la danse pour la danse, d’autres cherchent un équilibre, un calme intérieur et la concentration.

La danse indienne est une discipline très exigeante qui peut devenir un chemin de vie, comme le yoga ou la pratique d’un instrument de musique. Elle exige alors une pratique régulière à la maison. La plupart des élèves la prennent comme une activité hebdomadaire, sans pouvoir s’impliquer plus. Ils préfèrent en ce cas les petits groupes, avec le plaisir du partage. D’autres se prennent au jeu. Des journées de stages sont l’occasion de rencontres et d’échanges entres tous. Nous n’organisons pas systématiquement de spectacle de fin d’année. Mais si certains sont prêts à présenter une chorégraphie et le désirent, nous encourageons les spectacles entres amis. Certains vont à la découverte de l’Inde. Plusieurs ont visité Smt Sucheta à Pune et ont reçu son enseignement.